Bourdieu
(« Les
héritiers »)
décrit ce phénomène. Ainsi, certains héritent des bonnes
positions sociales (d’où les héritiers) en opposition aux autres
qui sont les déshérités. Bourdieu met donc en avant l’inégalité
de dotation de capital économique, social et culturel.
Cependant,
l’héritage culturel ne suffit pas à expliquer la reproduction
sociale.
Bourdieu
|
R.Boudon,
sociologue français, a une approche différente. Il s’attarde sur
la mobilité sociale.
Celle-ci
désigne le changement de position sociale d’un individu par
rapport à celle de ses parents (mobilité sociale inter
générationnelle) ou au cours de sa vie (intra générationnelle).
Ce concept sociologique analyse la circulation des individus entre
les différentes positions de l’échelle sociale. La mobilité
sociale peut être ascendante (ouvrier vers cadre), descendante
(cadre vers ouvrier) ou horizontale (ouvrier vers employé).
Ainsi,
pour Boudon, c’est la peur de connaître un immobilisme social
descendant qui va contraindre l’enfant de cadres à poursuivre ses
études pour arriver au même niveau professionnel de ses parents.
Boudon
met donc en avant les choix individuels et le calcul coût-avantages
auquel procèdent l’individu et sa famille.
Les théories de Bourdieu et Boudon sont différentes .Elles peuvent cependant se compléter.
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Raymond Boudon |
Les théories de Bourdieu et Boudon sont différentes .Elles peuvent cependant se compléter.
C.Peugny, sociologue français, étudie également la reproduction
sociale en France. En 2013, il publie un ouvrage « Le destin
au berceau : inégalités et reproduction sociale ».
Dans
cet ouvrage, il montre, dans un premier temps, que la mobilité
sociale, qui s’était accrue dans les années 1960 et 1970 a
commencé, dans les années 1980, à se ralentir pour, depuis une
dizaine d’années, connaître une régression. Il parle de
phénomène de « moyennisation » de la société française .
La
reproduction sociale est désormais forte : aujourd’hui, 7 enfants
de cadre sur 10 occupent un emploi d’encadrement et 7 enfants
d’ouvrier sur 10 occupent un emploi d’exécution. Cependant, en dépit de cette évolution, le sentiment
d’appartenance aux « classes moyennes » continue à être exprimé
par 60% des Français.
Il met en cause l’école dans cette forte
reproduction sociale. Il estime que la «
démocratisation-massification » scolaire a plutôt profité aux
jeunes des milieux intermédiaires, tandis qu’aux deux extrémités
de l’échelle sociale, le milieu social d’origine reste fortement
prédictif des chances de réussite scolaire et influence aussi la
rentabilité que les jeunes peuvent tirer de leurs diplômes.
Il
propose ensuite des pistes pour « faire en sorte que rien ne soit
définitivement joué », donc pour « desserrer l’étau de la
reproduction sociale » : il faudrait repenser le système éducatif
et le système de formation professionnel.
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Camille Peugny |
L’école
de la réussite pour tous doit être possible. C’est en ce sens
qu’il faut œuvrer.
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